Célèbre pour sa tripolarité originelle (l’acronyme CoBrA faisant référence aux capitales Copenhague, Bruxelles et Amsterdam), le groupe Cobra (1948-1951) trouve des échos dans d’autres localités, entre autres en France.
L’implication de Michel Ragon dans l’aventure Cobra est significative. Son rôle est à la fois externe au groupe – en tant que critique, il l’inclut dans ses discours faisant état de l’art de son temps – et interne (il contribue directement à l’entreprise éditoriale du groupe, organise des expositions à Paris et connait intimement certains de ses membres).
La collection INHA, Archives de la critique d’art de Rennes conserve des documents préparatoires, des tapuscrits et des correspondances, ainsi que des coupures de presse et/ou brochures. Plusieurs documents se concentrent sur les parcours individuels d’artistes ayant participé au mouvement (par exemple Corneille, Jacques Doucet, Karel Appel etc.) et fournissent des informations sur le fonctionnement général du groupe. C’est le cas du tapuscrit composé de 169 feuillets qui préfigure l’ouvrage Karel Appel : De Cobra à un art autre : 1948-1957 (FR ACA MRAGO.XE002). Bien qu’à vocation monographique, Michel Ragon y livre beaucoup de renseignements concernant les liens entretenus avec l’ensemble du groupe.
Un don complémentaire d’archives de Michel Ragon en 2025 (sur Atlan et Cobra) vient enrichir le corpus de documents existants de plusieurs manuscrits et tapuscrits, de correspondances, de cahiers de notes, de photographies… Ce nouvel ensemble permet de compléter (des préparatifs à la réception) la documentation autour du « Salon Corner » de 1948 à Copenhague lors duquel Jean-Michel Atlan et Edouard Pignon exposent. Cet évènement constitue un moment clé du rapprochement des Français et de Cobra. Á la correspondance déjà inventoriée de Victor Brockdorff (FR ACA MRAGO ART023), qui précède l’exposition, viennent s’ajouter le catalogue, des photographies de Jean-Michel Atlan et des coupures de presse constituant ainsi un ensemble documentaire relativement complet.
Cette nouvelle documentation permet de mesurer les liens étroits et ambigus qu’ont entretenus des artistes avec le groupe et questionne l’existence d’un versant français de Cobra.
Une étude transversale dans les fonds d’archives propose dans cet inventaire (réalisé en juin 2025) un repérage préliminaire de documents sur le groupe et ses membres.