MAGNAN Nathalie - Archives de la critique d'Art

Nathalie MAGNAN

Biographie

Nathalie Magnan est née à Marseille en 1956.
Elle passe une licence de lettres, à Paris, puis poursuit ses études aux Etats-Unis. Elle obtient un Master of fine art au Visual Studies Workshop, Rochester, New-York. Elle y rencontre Catherine Lord, Mario Biagioli, Martha Gever, Skuta Helgason, Lisa Bloom, Nancy Gonchar, Marité Sturken…
Elle s’inscrit à l’université de Californie à Santa Cruz dans le département History of Consciousness. Elle découvre alors de nouveaux horizons intellectuels, les Cultural Studies, les études post-coloniales, les medias tactiques, les mouvements Queer, le cyber-féminisme. Elle étudie auprès de Teresa de Lauretis, Helene Moglen, Jim Clifford et Donna Haraway dont elle sera l’assistante.
Elle collabore avec les télévisions d’accès public, réalise plusieurs films avec Deep Dish TV, Paper Tiger Television et, avec DeeDee Halleck, le multiprimé The Gringo in Mañanaland.
Elle participe à la création du festival de films gays et lesbiens de Los Angeles. Plus tard, elle sera, avec Philip Brook, avec Yann Beauvais et d’autres, à l’initiative de celui de Paris.
Et elle enseigne : l’Introduction à la photographie comme chargée de cours à l’université de Californie, Northridge, au Chapman College, Orange ; la Théorie des médias, les Cultural Studies, l’Histoire de la photographie à Santa Cruz où elle est professeur assistante.

Elle revient à Paris fin 1990. Avec le collectif Canal Déchaîné, elle participe à la réalisation de Avez-vous vu la guerre ? Dans la foulée, il y aura l’Eprouvante éprouvette, un film de commande sur la fécondation in vitro.
Elle écrit aussi quelques articles pour Libération, Art Press, Les Lettres françaises, plus régulièrement pour Gai Pied, des notices pour le catalogue d’Arcanal (devenu CNC – Images de la culture)…
Puis c’est le compagnonnage avec les programmes courts de Canal+. Elle est invitée par Alain Burosse pour la première Nuit gay. Ce sera Lesborama.
D’autres films suivront, Internautes, Il n’y a pas de fumée sans feu pour L’œil du cyclone. Avec La Huit, Un homme sur deux est une femme pour le programme canadien The 5 minutes project

Parallèlement, elle enseigne à Paris 8 l’Analyse des medias. Plus tard, à Paris 1 et Paris 3, ce sera l’Art en réseau. Entre temps, elle est nommée professeur à l’école nationale supérieure d’art de Dijon. En 2007, Paul Devautour lui propose de le rejoindre à l’Ensa de Bourges. Elle y crée l’Arc Genre, qui restera une expérience pédagogique exceptionnelle pour ses étudiant·es et pour ses collègues. Elle y invite Catherine Lord, Shulea Chang, Patrick Cardon, Yann Beauvais, Beatriz (Paul) Preciado… Elle noue des collaborations avec Emmetrop, avec Bandits-Mages. Elle organise un atelier Vjing avec A-LI-CE, une « première » en école d’art. Elle emmène ses étudiant·es au Laos et, avec Catherine Lord, aux Etats-Unis, puis à la découverte de la France…
Dès 2002, elle fait connaître le Manifeste Cyborg de Donna Haraway dans une traduction en ligne qu’elle signe avec Marie-Hélène Dumas et Charlotte Gould et qu’elle reprendra plus tard, avec d’autres essais de la philosophe, aux éditions Exils.

Théoricienne et activiste des médias, elle publie aux éditions de l’Ensba deux recueils de textes traduits de l’anglais et de l’allemand, La Video entre art et communication, puis Connexions : art, réseaux, média, avec Annick Bureaud. Elle écrit dans de nombreux ouvrages collectifs et revues scientifiques. Webmistress, elle crée le site des Chiennes de garde et son forum de discussion qu’elle modère jusqu’en juin 2003.
Pionnière du cyber-féminisme, elle organise quelques événements mémorables : en 2000, Isea, symposium international des arts électroniques se tient à Paris. Aucune femme n’y est invitée. Elles seront une centaine à se retrouver à l’Ensba à l’initiative de Nathalie, accueillies par Mathilde Ferrer pour un Isea Off.
En 2004, elle invente un concept qui lui permettra de conjuguer deux de ses activités préférées, la navigation à la voile et la navigation sur la toile : Sailing for geeks. Le premier volet la conduit en Finlande dans le cadre d’Isea. Le deuxième, en 2005 dans le cadre de Fadayat, est une exploration des conditions de navigation dans le détroit de Gibraltar à la rencontre de celles et ceux qui tentent de quitter les côtes marocaines pour rejoindre l’Europe.
Elle est décédée à Marseille en octobre 2016.

Extrait du texte de Reine Prat

Bibliographie

Bibliographie en cours


Ouvrages de l'auteur et directions d'ouvrages

  • Donna Haraway, Manifeste cyborg et autres essais : sciences - fictions - féminismes, Paris : Exils, 2007.
    333 p., (Essais). [Anthologie établie en collaboration avec Laurence Allard, Delphine Gardey].
  • Connexions : art, réseaux, média, Paris : Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, 2002.
    642 p. (Guide de l'étudiant en art). [Dir. de publ. en collaboration avec Annick Bureaud].
  • La Vidéo entre art et communication, Paris : Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, 1997.
    239 p. (Guide de l'étudiant en art). [Dir. de publ.]

Ouvrages collectifs

  • "Art, hack, hacktivisme, culture jamming, médias tactiques", in Art++, Orléans : HYX, 2011.
    p.195-225, (Script).
  • "Al Jazeera English: An Interview with Hassan Ibrahim", in Digital Media and Democracy: Tactics in Hard Times, Cambridge : MIT Press, 2008.
    p.301-319. [En collaboration avec Megan Boler, Andréa Schmidt)]. [eng].
  • [Textes], in Arts numériques : tendances, artistes, lieux et festivals, Paris : M21, 2008.
    330 .p.
  • "Second Life, un genre de gouvernance", in Second life : un monde possible, Paris : Les Petits matins, 2007.
    p.76-88.
  • "Cultural Jamming / Media Tactics", in Through the 'net: studies in Jochen Gerz' "anthologie of art", Cologne : Salon, 2003.
    p.127-136. [eng].
  • "Cinéma pornographique lesbien", in Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes, Paris : Larousse, 2003.
    p.115-116.
  • "Net Art", in Groupes, mouvements, tendances de l'art contemporain depuis 1945, Paris : Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, 2001.
    p.276-280, (Guide de l'étudiant en art).
  • "Cartographie subjective et momentanée des cyberféministes", in Femmes & art au XXe siècle : le temps des défis, Paris : Lunes, 2000.
    p.165-172, (Hors-série).
  • "The Same Difference: on lesbian representation", in Stolen Glances: lesbians take photographs, London : Pandora Press, 1991.
    p.67-75. [En collaboration avec Martha Gever]. [eng].
  • "Vidéo-résistance à l'heure des satellites", in Guerres et télévision : actes du colloque, Valence 1991 du 5 au 7 avril, Valence : Centre de recherche et d'action culturelle, 1991.
    p.65-68, (25 images / seconde).

Catalogues

  • "Au commencement était le réseau", in Catalogue Villette numérique 2004 : power, Paris : La Villette, Cité des sciences et de l'industrie : Cité de la musique, 2004.
    p.5-6. [fre/eng].
  • "La télévision comme moyen artistique et outil démocratique de participation", in Catalogue Radiotemporaire, Grenoble : Magasin des horizons, 2002.
    p.157-168. [Discussion entre Nathalie Magnan et Jean-Christophe Royoux].
  • "Don't just watch TV? Make it ou stratégies de représentation telles que les pratiquent les collectifs vidéo US dans les années 90.", in Catalogue Dénonciation, Paris : La Différence, 1987.
    p.139-151, (Mobile matière).

Articles de périodiques

  • "www.cyberfeminisme.org", MCD hors-série, sept. 2009, n°3.
    p.78-79. [fre/eng]
  • "Présentation : Manifeste cyborg par Donna Haraway", Mouvements : sociétés, politique, culture, mai-août 2006, n°45/46.
    p.14.
  • "Access for Others: Alter (Native) Media Practice", Visual Anthropology Review, printemps 1993, vol. 9, n°1.
    p.154-163. [N° spécial Feminist Approaches to the Visualization of Culture]. [En collaboration avec Deedee Halleck].
Ressources complémentaires internes