SEVERINI, Gino (1883-1966)

Gino Severini est un artiste peintre, né en 1883 à Cortone en Italie et décédé en 1966 à Paris.

La carrière de Gino Severini est partagée entre l’Italie et la France et traversée par plusieurs périodes. Connu pour avoir participé au futurisme, il rencontre dès 1900 Umberto Boccioni à Rome, par l’intermédiaire duquel il fera la connaissance de Giacomo Balla. Il est alors en contact avec les tendances post-impressionnistes et divisionnistes. Il est installé à Paris lorsqu’il signe en 1910 le Manifeste des peintres futuristes avec Umberto Boccioni, Carlo Carrà, Luigi Russolo et Giacomo Balla.

Ses tableaux futuristes, peints en touches colorées distinctes, inspirées par le néo-impressionnisme, sont constitués d’images géométriques fragmentées. À partir de 1912, il opère une synthèse picturale entre le cubisme et le futurisme. Il figure, aux côtés des peintres futuristes Boccioni, Carrà et Russolo, lors de l’exposition itinérante européenne Les Peintres futuristes organisée par Félix Fénéon à la galerie parisienne Bernheim-Jeune en 1912. Sa première exposition personnelle est organisée à la Marlborough Gallery de Londres, puis à la galerie Der Sturm en 1913. Ses tableaux inspirés par la guerre et réalisés au cours de l’hiver 1914-1915 marquent la fin de la période futuriste de l’artiste. Son style s’oriente encore davantage vers le cubisme jusqu’en 1919. Les tableaux peints après la Première Guerre mondiale, tel que Maternité exécuté en 1916, s’inscrivent dans la tendance appelée « retour à l’ordre ». Pendant cette période, de nombreuses œuvres sont peuplées par des personnages de la Commedia dell’Arte. Dans les années 1920, Gino Severini réalise également des décors : la décoration de l’église de Semsales en Suisse en 1924, les décors du château de Montegufoni en Toscane entre 1921 et 1922 et ceux de la Maison Rosenberg à Paris entre 1928 et 1929. À partir des années 1940, les sujets de ces tableaux sont inspirés de l’atelier et de la sphère privée. Ils témoignent de l’intérêt du peintre pour Matisse, à qui il consacre une monographie en 1944. Par ailleurs, le peintre pratique la mosaïque. Son œuvre est récompensé par le grand prix de la Biennale de Venise en 1950.

Parallèlement à sa carrière de peintre, Gino Severini est un auteur prolifique sur l’art, il écrit des articles pour différentes revues dont L’Esprit nouveau, L’information, Bulletin de l’Effort Moderne, Le Arti Plastiche, L’Ambrosiano, Avanti !, L’Élan, SIC et Le Mercure de France. Il publie Du cubisme au classicisme (Esthétique du compas et du nombre) (1921), une monographie sur Manet (1926), D’un art pour l’Église, Témoignages, 50 ans de réflexions (1963). Ses mémoires paraissent sous le titre Tutta la vita di un pittore (1946).