Germano Celant

30avr(avr 30)9 h 00 min31mai(mai 31)23 h 00 minGermano CelantHommage

Détails de l'événement

Critique d’art et commissaire d’expositions depuis la fin des années 1960, Germano Celant (1940-2020) s’est imposé comme le défenseur et l’expert de l’Arte povera. Ses premiers ouvrages/catalogues sont les deux volumes Art Povera: Conceptual, Actual or Impossible Art? et Conceptual Art, Arte Povera, Land Art, sortis respectivement en 1969 et 1970 à Londres et à Turin peu après l’exposition de Harald Szeemann Quand les attitudes deviennent forme dont ils partagent une grande partie des choix d’artistes. Cette exposition fut d’ailleurs pour lui un challenge qui le conduisit à la reconstituer en 2013 à Venise (lire à ce sujet le texte l’article que nous avions publié dans Critique d’art). A sa suite, il n’eut de cesse de produire livres et expositions situant les artistes italiens sur la scène internationale, comme avec Precronistoria 1966-69 (Centro Di, 1976) qui est sa version d’une histoire de la même période présentée par Lucy Lippard, ou Identité italienne : l’art en Italie depuis 1959 (Centre Pompidou, 1981). Il se fit aussi le champion de l’œuvre de Piero Manzoni qu’il défendit face à Yves Klein – dont Pierre Restany était le chantre. On lui doit de très nombreuses expositions et catalogues monographiques d’artistes sur Mario Merz, Jannis Kounellis, Luciano Fabro, Giulio Paolini, Giuseppe Penone ou Michelangelo Pistoletto. Basé à Gênes, il fut aussi présent à New York, notamment comme commissaire d’expositions au Musée Guggenheim. S’il fut celui qui inscrivit l’Arte povera comme dernier courant des néo-avant-gardes, il essaya avec Inexpressionnisme : l’art au-delà de l’ère postmoderne (Paris : Adam Biro, 1989) de s’intéresser à des générations d’artistes plus récentes. Mais il tenait fortement à l’histoire des avant-gardes dont il restitua un des grands courants avec la magistrale exposition Futurismo e Futurismi (Palazzo Grassi, 1986). Sensible à la composante documentaire de ses publications, il a très vite constitué une bibliothèque et des archives qui ont largement dépassé le seul statut d’outil documentaire personnel. Il fut aussi l’un des premiers à réaliser une publication sur les livres d’artistes (Books by Artists, Toronto : Art Métropole, 1981) et dès 1976, dans le cadre de l’une de ses premières collaborations avec la Biennale de Venise, il réalisa une des toutes premières expositions sur les relations des artistes à l’espace d’exposition : Arte & Ambiente (Pavillon italien de la 37e Biennale de Venise). C’est donc en historien d’art, autant qu’en critique ou commissaire d’expositions, qu’il gardera une place dans l’histoire.
Jean-Marc Poinsot
Président des Archives de la critique d’art

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Date / Heure

Avril 30 (Jeudi) 9 h 00 min - Mai 31 (Dimanche) 23 h 00 min