Jacques Villeglé (1926-2022)

07juin(juin 7)9 h 00 min30(juin 30)23 h 00 minJacques Villeglé (1926-2022)Hommage

Détails de l'événement

Figure incontournable des avant-gardes depuis 1945, Jacques Villeglé s’est éteint à l’âge de 96 ans, lundi 6 juin 2022. C’est avec beaucoup d’émotion et d’amitié que l’équipe des Archives de la critique d’art rend hommage à son œuvre, à son engagement comme compagnon de route de longue date, à son œil vif et son humour si humain. Il nous manque déjà !

« Avec Jacques Villeglé, c’est l’un des derniers monuments de l’art d’après seconde guerre mondiale qui disparait. Né en Bretagne, indéfectiblement attaché à cette région, il n’avait pas attendu le manifeste du Nouveau Réalisme pour s’intéresser à la poétique des ruines. À Nantes, sur la plage de Saint-Malo puis à Paris, en compagnie de son ami Raymond Hains, il observe, fasciné, les effets de la grande destruction. Dès 1949, ils arrachent des affiches lacérées qu’ils constituent en œuvres d’art, anticipant largement par là et le Nouveau Réalisme et le Pop Art. Si Hains revient à ses premières amours photographiques, Villeglé, lui, fait du « décollagisme » sa méthode et le creuset d’une œuvre immense, véritable chronique de l’anonyme murmure des murs, peinture sans pinceaux, pour reprendre l’expression de son ami Gérard Deschamps. En 1969, et sans abandonner son activité d’affichiste où avaient également excellé, outre Raymond Hains, François Dufrêne et Mimmo Rotella, il donne un nouveau tour à son travail. C’est à l’occasion de la visite de Nixon à Paris qu’il remarque les graffitis anti américains qui fleurissent en particulier dans les couloirs du métro, entre autres le nom de Nixon réinterprété en signes critiques. C’est l’origine de la seconde marque de fabrique de Villeglé, les Alphabets socio-politiques qui, ces dernières années, constitueront le cœur de son œuvre.
Au-delà du chagrin provoqué par la perte d’un homme à la courtoisie, à la gentillesse, à l’intelligence, à l’élégance, à la culture, à la mémoire exceptionnelles, au-delà du chagrin causé par la perte d’un ami, son œuvre, marquante et essentielle à la compréhension de ce que fut l’art de ces 70 dernières années, poursuivra avec chacun, en France et dans le monde, la forte et délicieuse conversation dont son créateur avait le secret. »
Jean-Marc Huitorel

 

« Jacques Mahé de La Villeglé, dit Villeglé, a dans son patronyme la racine de l’urbanité qui caractérise l’homme et l’oeuvre. Né en 1926 à Quimper, il fait des études à l’école des beaux-arts de Rennes où il rencontre Raymond Hains en 1945. Durant l’été 1947, à Saint-Malo, il commence à collecter des objets trouvés tels fils d’acier, débris du mur de l’Atlantique. […] » (CRITIQUE D’ART, n°30, p. 117)

Relire la version intégrale du portrait ici
Dossier documentaire : « Jacques Villeglé – François Dufrêne – Pierre Restany : ‘des réalités collectives’ »

Jacques Villeglé © Pierre Arnaud

 

Jacques Villeglé, Aux Critiques disparus (2012)
Alphabet sociopolitique
Sérigraphie en couleurs imprimée en 100 exemplaires, numérotée et signée par l’artiste en soutien aux Archives de la critique d’art

 

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Date / Heure

7 (Mardi) 9 h 00 min - 30 (Jeudi) 23 h 00 min